Adaptation climatique : 80 pays plaident pour un financement massif

Du 11 au 15 août, Lusaka, la capitale zambienne, a abrité la NAP Expo 2025, rendez-vous mondial dédié à l’adaptation aux changements climatiques. L’événement, organisé par l’ONU Climat, a réuni plus de 400 participants venus de 80 pays et s’est conclu sur un appel pressant à accroître les investissements en faveur de la résilience climatique et à tirer parti des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), pour renforcer les plans nationaux d’adaptation (NAP).

D’ici 2030, près de 300 milliards de dollars par an seront nécessaires pour financer l’adaptation aux changements climatiques. « Si nous ne finançons pas l’adaptation, ce sont les plus pauvres qui en paieront le prix », a averti Youssef Nassef, directeur de l’adaptation à ONU Climat.

Le ministre zambien de l’Économie verte et de l’Environnement, Mike Elton Mposha, a insisté sur la nécessité de rendre les NAP attractifs pour les investisseurs en les traduisant en projets concrets et financés, impliquant aussi bien le secteur privé que les communautés locales.
La sécheresse de 2023-2024 dans le pays a réduit de moitié les rendements agricoles et la production d’électricité.

L’Expo a souligné l’importance d’une participation inclusive, intégrant les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et le secteur privé. « L’innovation s’appuie aussi sur les pratiques traditionnelles, comme la protection des forêts sacrées ou la souveraineté semencière », a rappelé Fumukazi Zilanie Kamgundanga Gondwe, cheffe traditionnelle du peuple Phoka au Malawi.

L’IA pour soutenir la mise en œuvre des NAP

L’édition 2025 a été marqué par l’utilisation des outils d’IA et de big data pour soutenir la conception et la mise en œuvre de leurs plans d’adaptation.
Ces technologies permettent, par exemple, de prévoir les risques climatiques, de modéliser les impacts et d’optimiser la planification des réponses nationales. Les sessions consacrées à l’IA ont eu un fort succès auprès des participants qui ont demandé une session supplémentaire.

Ana Toni, directrice exécutive de la prochaine COP 30 à Belém, a souligné que « l’adaptation doit désormais être placée au même niveau que l’atténuation dans l’agenda mondial ». Elle a appelé à une « nouvelle renaissance planétaire » fondée sur l’innovation et les valeurs communes de préservation de la nature.

Au-delà des débats, des solutions pratiques ont été présentées : gestion durable de l’eau et collecte des pluies ; agriculture intelligente face au climat ; diversification des revenus et protection des littoraux par des solutions fondées sur la nature.

Les participants se sont donné rendez-vous à la Semaine du climat en Afrique, prévue du 1er au 6 septembre à Addis-Abeba.

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