Le Syndicat de la nouvelle génération des transitaires et importateurs de véhicules d’occasion de Côte d’Ivoire (SNGTIVO-CI) a tenu un point de presse ce vendredi à Abidjan pour dénoncer les conséquences économiques, sociales et environnementales du décret n°2017-792 du 6 décembre 2017, portant limitation de l’âge des véhicules importés dans le pays.
Le syndicat déplore le « mutisme » des candidats à la présidentielle du 25 octobre sur ce sujet qu’il juge « crucial pour des milliers de familles ivoiriennes ». « Depuis juillet 2018, date d’application de cette mesure, notre secteur est en déclin total. Aucun bilan officiel n’a été publié, aucune mesure d’accompagnement n’a été envisagée », a déclaré N’Guessan Kouassi Narcisse, Secrétaire général dudit syndicat.
Sur le plan social, le syndicat déplore la fermeture de nombreuses entreprises portuaires, de sociétés de transit et d’importation, entraînant une vague de chômage et la dislocation de familles. Cette situation aurait également favorisé l’émigration irrégulière de jeunes Ivoiriens vers l’Europe.
Au niveau économique, les pertes sont estimées à environ 46 milliards de francs CFA pour les acteurs du secteur. Le volume des importations de véhicules d’occasion est passé de 120 à 50 véhicules par jour, provoquant une flambée des prix sur le marché local.
Sur le plan environnemental, le syndicat souligne le paradoxe d’un parc automobile vieillissant, alimenté par le recyclage artisanal de véhicules hors d’usage, et l’essor massif des motos et tricycles dans la circulation, phénomène qualifié de « vietnamisation » du transport urbain.
Enfin, sur le plan sécuritaire, le SNGTIVO-CI alerte sur la multiplication des plaques d’immatriculation frauduleuses, des réseaux de passeurs et des entreprises de souscriptions automobiles impliquées dans des scandales.
Un appel aux candidats à la présidentielle
Face à cette situation, le syndicat appelle les candidats, notamment le président sortant Alassane Ouattara, à s’engager publiquement sur une révision du décret après l’élection. Le SNGTIVO-CI plaide pour une approche concertée, inspirée des exemples du Sénégal, du Ghana et du Gabon, qui ont revu leurs législations après évaluation des impacts.
« La Côte d’Ivoire n’est ni un pays industrialisé ni un grand pollueur. Elle gagnerait à réévaluer cette mesure qui détruit des emplois et accentue la précarité », a insisté le syndicat, qui appelle à « soutenir ce secteur privé, véritable vivier de création d’emplois ».
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