En Côte d’Ivoire, les efforts du gouvernement dans le cadre d’une législation plus stricte dans la lutte contre le tabac se heurtent à une difficile application des mesures.
A moto, au volant ou à pied, à quasiment tous les coins de rue des communes ou quartiers, il est aisé de rencontrer une personne, cigarette à la bouche, expulsant la fumée dans tous les sens. Un danger qui semble devenir chose commune. Ils sont très peu à s’en offusquer. « C’est devenu une habitude pour certains chauffeurs de taxi ou apprenti de gbaka », se désole Bolou Grâce, étudiante en architecture.
Le danger est pourtant réel face à ce comportement. Le tabac reste l’une des principales causes de mortalité en Côte d’Ivoire, avec environ 5 000 décès par an. Il est impliqué dans 20 % des cancers et 85 % des infarctus précoces. À l’échelle mondiale, plus de 7 millions de personnes meurent chaque année du fait du tabagisme, dont 1,6 million sont des non-fumeurs exposés à la fumée secondaire. C’est dire toute l’ampleur du problème.
Au sommet de l’Etat, la question est prise à bras le corps. Ainsi, des batteries de mesure ont été prises au fil des années. Plus récemment, un décret adopté interdit désormais de fumer et de vapoter dans les lieux publics, les transports en commun, les établissements scolaires et sanitaires, ainsi que dans certains espaces extérieurs comme les parcs et les stades avec la possibilité. La vente de tabac et de produits de vapotage est également interdite à proximité des écoles et des hôpitaux. Et l’interdiction à toute personne d’exposer autrui à la fumée du tabac a été étendue aux nouveaux produits du tabac avec la possibilité de recourir aux forces de l’ordre ou à toute autre autorité compétente pour imposer le respect.
D’autres mesures viennent compléter ce dispositif, à savoir l’interdiction totale de la publicité, du parrainage et des promotions pour le tabac et le vapotage; l’obligation de licences pour les détaillants ; la taxe d’accise passée de 49 % en 2023 à 70 % en 2024; des avertissements sanitaires renforcés sur les paquets, qui doivent couvrir une grande partie de la surface (Paquet neutre). Le délai d’application du paquet neutre est fixé au 31 août 2025.
Des efforts qui se sont avérés tout de même payants. « La prévalence de la consommation du tabac, qui était de 14,7 %, est passée à 8,6 %», notait le Dr Ernest Zotoua, Directeur du Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLTA) dans le cadre de la journée mondiale sans tabac, en juin dernier.
Cependant, le respect de nombreuses interdictions, comme celle de fumer dans les lieux publics et les transports, continuent d’être foulées aux pieds, menaçant la santé des fumeurs et aussi et des non-fumeurs. L’obligation d’apposer des panneaux visibles informant le public qu’il est interdit de fumer et d’utiliser des cigarettes électroniques n’est quasiment pas respecter. Il va falloir durcir le ton ! Et mettre l’accent notamment sur les dangers qui menacent les fumeurs passifs.
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