En République démocratique du Congo (RDC), l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, a été condamné à mort par contumace par la Haute cour militaire de Kinshasa.
Âgé de 54 ans, Joseph Kabila est accusé d’avoir été le « chef de la coalition armée AFC/M23 », impliquée dans des massacres, des actes de torture, des violences sexuelles et l’insurrection armée. Le tribunal lui a également ordonné de verser une amende de 33 milliards de dollars.
L’ancien président, exilé depuis 2023, n’a pas comparu devant les juges. Dans une déclaration, il a rejeté les accusations, les qualifiant d’« arbitraires » et affirmant que la justice congolaise est instrumentalisée par son successeur, Félix Tshisekedi.
Cette condamnation, jugée « politique » par ses alliés, a suscité de vives réactions. Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, a dénoncé « une décision visant à éliminer un acteur incontournable de la vie politique congolaise ». Kikaya Bin Karubi, proche de Kabila, a parlé d’un procès « théâtral », sans preuves tangibles.
Du côté du M23, son chef Bertrand Bisimwa a dénoncé une « violation des accords de Doha », où des pourparlers de paix sont en cours. Selon lui, cette décision fragilise encore davantage la confiance déjà précaire entre le gouvernement et les rebelles.
Depuis plusieurs mois, l’est de la RDC, riche en ressources minières, est le théâtre d’une intensification du conflit. Le M23, accusé par l’ONU et plusieurs pays occidentaux d’être soutenu par le Rwanda, contrôle de vastes territoires, dont Goma et Bukavu.
La condamnation de Kabila intervient alors que la médiation internationale tente de ramener les parties à la table des négociations, un processus déjà fragilisé par l’escalade militaire.
Fils de Laurent-Désiré Kabila, assassiné en 2001, Joseph Kabila avait pris le pouvoir à 29 ans avant de céder la présidence à Félix Tshisekedi en 2019, non sans conserver un poids politique important. Devenu sénateur à vie, il avait fini par s’exiler en 2023, avant de réapparaître brièvement cette année à Goma, dans une zone contrôlée par le M23.
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