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Transport aérien/Somas Appavou: « Le trafic de passagers en Afrique va dépasser 410 millions d’ici 2044 »

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Dans l’optique de donner un aperçu sur les dernières évolutions de l’Association du transport aérien international (IATA) dans le secteur aérien africain, notamment ses tendances du marché, les défis régionaux et les priorités stratégiques pour le continent, Somas Appavou, Directeur régional des Affaires extérieures pour l’Afrique de l’IATA, a animé une conférence de presse virtuelle ce mercredi 30 juillet 2025 de 10 heures à 10 h 47 mn depuis Naïrobi (Kenya).

Cette rencontre en ligne avait pour modératrice, Haya Zaïda, Responsable communication des régions Afrique et Moyen-Orient.

Pour Somas Appavou, le soutien gouvernemental est essentiel pour libérer le potentiel de l’aviation en Afrique. Pour ce faire, il faut faire de l’aviation une priorité stratégique, améliorer la sécurité, cesser de surtaxer, prioriser l’aviation pour l’accès aux devises étrangères.

Le conférencier a poursuivi son propos pour affirmer que faire des affaires en Afrique coûte cher. Car pour lui, le prix du carburant connaît une hausse de 17%; l’entretien, l’assurance, le coût du capital ont connu une hausse de 6 à 10%. Les taxes, redevance et frais s’élèvent de 12 à 15% de plus. Quant à la redevance de navigation aérienne, elle connaît une augmentation de 10%.

Performance du marché africain

Selon M. Appavou, la demande de passagers en Afrique est malgré tout, en hausse de 9,4% contre 5,8% pour la demande mondiale. Cependant, en matière de fret, la demande en Afrique est en baisse de 4,1% alors que sur le plan mondial, elle est en hausse de 3,2 %. Mais cela n’empêchera pas le trafic de passagers en Afrique de doubler d’ici 2044 et de dépasser 410 millions de passagers contre 180,7 millions en 2025.

Principales priorités pour l’Afrique
L’IATA a décrit trois priorités clés pour les gouvernements d’Afrique. Il s’agit de l’amélioration de la sureté et sécurité de l’aviation ; c’est-à-dire, la mise en œuvre des normes mondiales est essentielle pour obtenir un niveau de sécurité de classe mondiale. Bien que la sécurité se soit améliorée en Afrique, le niveau de sécurité du continent n’atteint pas la moyenne mondiale, pour ce qui est de la mise en œuvre des normes et pratiques recommandées (SARPS) de l’OACI. En moyenne, le taux de mise en œuvre des SARPS de l’OACI est de 59,49 % parmi 46 des 48 États d’Afrique subsaharienne, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale de 69,16 %, la cible mondiale étant de 75 %. Les États doivent agir pour combler cet écart de longue date.

En 2024, les sorties de piste étaient les accidents les plus fréquents parmi les 10 accidents survenus durant l’année. L’IATA appelle à renouveler l’effort des missions des équipes de sureté des pistes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) dans les aéroports pour améliorer la performance dans ce domaine, notamment en assurant la mise en œuvre effective des SARPS de l’OACI.

L’IATA demande aussi que les États africains se conforment aux normes mondiales de l’annexe 13 de l’OACI qui exige la production de rapports d’accident en temps opportun. Sur les 42 accidents survenus en Afrique entre 2018 et 2023, seulement huit ont donné lieu à la publication d’un rapport final.

L’audit de sécurité opérationnelle de l’IATA (IOSA) et l’évaluation standard de sécurité de l’IATA (ISSA) sont des outils qui renforcent la performance de sécurité des compagnies aériennes, soutiennent la surveillance réglementaire efficace et promeuvent une approche uniforme et basée sur le risque de la sécurité opérationnelle.

Réduction des taxes et redevances  les taxes et les redevances sur le transport aérien en Afrique sont 15 % plus élevées que la moyenne mondiale.

Il est essentiel que les gouvernements comprennent que la plus importante valeur que procure l’aviation est de constituer un catalyseur économique. Le transport de voyageurs et de biens stimule la création d’emplois. Si on détruit la demande avec une fiscalité excessive, on freine le développement économique et social.

Lorsque les redevances sont utilisées pour financer des infrastructures d’aviation critiques, la coordination entre l’industrie et les gouvernements est essentielle. L’objectif doit être de construire des infrastructures d’aviation économiques et adaptables, capables de soutenir la croissance.

Éliminer les fonds bloqués

Les compagnies aériennes ne peuvent fonctionner dans un marché si elles ne sont pas en mesure de rapatrier les revenus générés, ce qui est garanti par les traités internationaux et les accords bilatéraux. Les revenus de 1 milliard $ des compagnies aériennes bloqués par les gouvernements africains (en mai 2025), qui représentent 73 % des fonds bloqués dans le monde, nuisent à la connectivité internationale de l’Afrique.

Les compagnies aériennes dont les fonds sont bloqués réduisent souvent la fréquence de leurs vols et ferment des routes. Pour favoriser les bienfaits économiques et sociaux de l’aviation, les gouvernements doivent respecter leurs obligations internationales et éliminer toutes les barrières qui empêchent le rapatriement des fonds des compagnies aériennes.

« Ces problèmes ne sont pas nouveaux, mais il est urgent de les résoudre. C’est pourquoi l’IATA a lancé l’initiative Focus Africa en 2023, travaillant en étroite collaboration avec les gouvernements, l’industrie et les partenaires de développement pour obtenir de réelles améliorations en matière de sécurité, d’abordabilité et de connectivité. L’aviation n’est pas un luxe. Elle est une bouée de sauvetage économique et sociale. L’initiative Focus Afrique vise à transformer le potentiel existant en emplois, en croissance et en prospérité », a ajouté M. Appavou.

SAMUEL AMANI


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